Peindre un paysage d'hiver sous une aurore boréale
ÉTAPE 1
Dans ton cahier de croquis, fait toi une charte de couleur froides que tu viendras éclaircir avec du blanc (désaturer) et assombrir avec du noir (rabattre). Parce que selon la luminosité, la neige est une matrice qui prend les couleurs de la lumière environnante.
ÉTAPE 2
Dans ton cahier de croquis, expérimente la peinture d'une épinette avec de la neige dessus.
ÉTAPE 3
Dans ton paysage tu devras avoir quelques épinettes et au moins un animal nordique ou un personnage. Donc dans ton cahier de croquis, je désire voir des croquis des éléments que tu intégreras à ta création.
Galerie animaux nordiques
Vous pouvez aussi intégrer des personnages, des Inuksuk ...
Inspirations contes, légendes et imaginaires
Etape 4
Pratique toi à faire une aurore boréale et sur un fond de ciel bleu foncé, et étoilés dans ton cahier de croquis. Voir la vidéo ci-bas :
Etape 5
Peint le fond de ta toile en noir ou bleu foncé. Puis avec une brosse à dent et de la peinture blanche, fait les petites étoiles.
Ciel et aurore boréale
Alors qu'en Europe l'art visuel était déjà effervescent, au Canada, il n'y avait pas de mouvement artistique à proprement parlé. Le Groupe des sept (en anglais The Group of Seven) est créé par de jeunes artistes canadiens qui se rassemblent dès 1913 dans un immeuble de trois étages de Toronto composé d'ateliers d'artistes : le Studio Building. Ils s'y rencontrent entre 1911 et 1913, mais le groupe n'est baptisé qu'en mars 1920 et est officiellement reconnu le 7 mai suivant lors de leur première exposition au Musée des beaux-arts de l'Ontario.
Historique et vision artistique
Au départ, c'est leur volonté de rejet de la tradition européenne, qui se traduisait par l'aspect académique de la peinture au Canada, qui rassemble ces jeunes peintres. Le sujet principale, la nature sauvage du Canada exige d'être représentée dans un style plus audacieux et plus vigoureux, dans des couleurs beaucoup plus vives, que la peinture paysagiste classique. Le Canada, vaste pays sauvage et rempli de vitalité, se doit d'être représenté dans un style qui exalte ses qualités propres. Il en résulte des visions magnifiques et puissantes de rivières, de lacs et de forêts dans des régions où la présence de l'homme est rare, voire totalement absente.
Au début des années 1930, le groupe offre des peintures où sont représentés les quatre coins du pays. Ils ont produit en quelques années des œuvres devenues des symboles du paysage canadien et de véritables icônes de la nature.
Le Groupe des sept a grandement contribué à revendiquer le Nord canadien comme le royaume de l'artiste et de l'explorateur, l'interprétant et lui donnant une signification. Voici, en effet, ce qu'écrit A.Y. Jackson au sujet de la région d'Algoma :
« Comme la région se trouvait sur la ligne de partage des eaux, elle comptait des douzaines de lacs, dont beaucoup ne figuraient sur aucune carte. À ceux-là nous avons donné des noms. Les lacs aux eaux miroitantes ont été baptisés du nom de personnes que nous admirions, comme Thomson et MacCallum, tandis que les lacs marécageux, brouillés par des pistes d'orignaux, ont reçu les noms des critiques qui nous avaient dénigrés. »
Avec ses paysages sauvages du nord du Canada, le Groupe des Sept a marqué l'imaginaire
canadien, en plus d'avoir inventé la représentation typique que l'on s'est longtemps faite
de la nature canadienne.
Alors que le Canada est en train de se construire comme nation et de bâtir sa crédibilité à l’international, il y a une volonté chez le Groupe des Sept, de transposer ce même mouvement dans le domaine des arts. Il souhaite donner une image de marque à la modernité canadienne du début du siècle au moyen de la peinture et, par le fait même, se détacher des traditions européennes. Composé des peintres canadiens Franklin Carmichael, Lawren Harris, A. Y. Jackson, Frank Johnston, Arthur Lismer, J. E. H. MacDonald et Frederick Varley, le groupe comprend également un huitième membre, Tom Thomson. Celui-ci mourra en 1917 avant que le groupe soit officiellement constitué, mais son influence sera très marquante pour ce dernier. Ensemble, ils partent à la recherche des territoires méconnus et les font découvrir au grand public en les peignant.
L'un des fondateur du groupe des sept, il a étudié les arts à Berlin de 1904 à 1908.
Nous vivons en bordure du grand Nord et de sa blancheur où foisonne la vie,
de sa solitude et de ses perspectives de régénération, de ses abandons et de
sa libération, de ses appels et de ses réponses, de ses rythmes purificateurs.
Il semble que le toit du continent soit la source d'un courant spirituel qui ne
cessera de déverser sa clarté sur la race des hommes d'Amérique.
(Lawren S. Harris, 1926)
Lawren Stewart Harris fut un important peintre spécialiste des paysages qui attribuait une dimension spirituelle à ses tableaux. Force inspiratrice pour les autres artistes, il fut un acteur important du Groupe des Sept et a proposé une nouvelle vision de la représentation du paysage nordique canadien.
Harris étudie pendant trois ans en Allemagne où il commence à s'intéresser à la théosophie, une approche mystique de la philosophie religieuse qui influencera sa peinture tardive. Issu d'une famille riche, il peut se consacrer entièrement à ses préoccupations artistiques.
Tout au long de la carrière de Harris, son œuvre évolue sans cesse, passant d'une approche néo-impressionniste, à des paysages décoratifs, aux images austères du paysage nordique et, enfin, aux abstractions géométriques. De 1918 à 1924, il peint dans la région d'Algoma et, de 1921 à 1928, il se rend sur la rive nord du lac Supérieur, puis dans les Rocheuses à compter de 1924 et, en 1930, dans l'Arctique. Selon Harris, l'art doit exprimer des valeurs spirituelles tout en représentant le monde visible.
Sun, Fog and Ice, Smith Sound (Arctic Painting IV), 1931, Oil on canvas
40 x 50 in (101.6 x 127 cm)
Lawren S. Harris, Icebergs, Davis Strait, 1930, oil on canvas, 121.9 x 152.4 cm. Courtesy of McMichael Canadian Art Collection
Lawren S. Harris, Icebergs, Davis Strait, 1930, oil on canvas,
Lawren S. Harris, Superieur lake, 1923
Tom Thomson est l'artiste canadien le plus influent et le plus populaire du début du 20e siècle. Un artiste intense, ironique et doux avec une sensibilité rusée, il a été une source d'inspiration initiale pour ce qui est devenu le Groupe des Sept. Il fut l'un des premiers peintres à donner une forme visuelle aiguë au paysage canadien. Ses œuvres dépeignent le monde naturel d'une manière poétique mais toujours informée par l'expérience directe. Il a produit environ 50 toiles et plus de 400 croquis au cours de sa courte carrière professionnelle. Plusieurs de ses peintures, telles que Le vent d'ouest(1916–17) etLe pin gris(1916-1917), sont devenus des icônes de la culture canadienne. Sa légende n'a fait que grandir après sa mystérieuse mort prématurée à l'âge de 39 ans.
Thomson a grandi dans une ferme du sud-ouest de l'Ontario. L'un de ses parents les plus âgés, le Dr William Brodie, était directeur du département de biologie de ce qui est aujourd'hui le Musée royal de l'Ontario ; il a formé le jeune Thomson comme naturaliste. De Brodie, Thomson a appris à combiner une observation attentive de la nature avec un sentiment de révérence pour son mystère.
Pour devenir artiste professionnel, il a dû surmonter de nombreux obstacles, comme son manque de connaissance du côté technique de la peinture. En 1906, il s'inscrit à l'école du soir de l'École d'art et de design industriel du Centre de l'Ontario, précurseur de l'actuelle Université d'art et de design de l'Ontario.
En 1912, Thomson entreprend un voyage de pêche au parc Algonquin, le premier parc provincial au Canada. Ses croquis de ce voyage ont montré une formidable avancée et ont marqué son véritable début en tant qu'artiste. Ils dépeignent la nature sauvage comme un vaste monde qui ne semble pas souillé par la civilisation humaine. Ils dépeignent le monde naturel d'une manière poétique mais toujours informée par l'expérience directe. Pour développer sa première grande peinture,Lac du Nord(1913), Thomson a sélectionné l'un de ces croquis et l'a transformé en une image avec une plus grande profondeur au premier plan. Cette méthode de travail d'un croquis sur place à une peinture d'atelier finie est devenue sa pratique courante. Ces deux manières de travailler révèlent des facettes contrastées de la personnalité artistique de Thomson. Le sketch, par sa vivacité et son reportage in situ, rappelle la spontanéité d'un poème lyrique.
À 37 ans, il vivait dans le parc Algonquin du printemps à l'automne (servant parfois de guide de pêche et de garde-feu) et à Toronto pendant l'hiver. Le 8 juillet 1917, Thomson s'embarqua du lac Canoe dans le parc Algonquin dans un canot chargé d'équipement et de fournitures. Son canot renversé a été retrouvé plus tard dans la journée et son corps a été retrouvé dans le lac huit jours plus tard. La cause de sa mort a été qualifiée de "noyade accidentelle", bien que l'enquête qui a abouti à cette conclusion ait été critiquée comme étant précipitée. Aucune enquête policière n'a été menée. Les circonstances entourant la mort de Thomson ont pris une tournure mythologique qui leur est propre. Des écrivains, des détectives amateurs et des universitaires sérieux ont proposé diverses théories au fil des ans.
Tom Thompson, Aurore boréale, 1916
Tom Thompson, Aurores Boréales, printemps 1917.
Tom Thompson, Aurore boréale, 1916.
Tom Thompson, Le pin gris, 1917